Vous êtes soignant.e ?
Comment aimeriez-vous remettre
du sens et de l'humanité
dans ce métier que vous avez choisi ?
« Les soignant.e.s doivent faire leur révolution. »
- Martin Winckler, auteur de l’Ecole des soignantes
LE POINT, 12 avril 2020
" Je n’en peux plus d’être coincé.e dans une incohérence structurelle, un ordre de ma hiérarchie,
qui m’oblige à agir pour rentrer dans une case et à sortir de mon art de soigner. »
« Je n’en peux plus de cette médecine patriarcale, néocolonialiste et capitaliste qui justifie ses actes sous prétexte de sauver des gens. "
« Je me sens si seul.e et impuissant.e »
« Envie, mais le temps, pas le matériel, pas les moyens. »
Oui Martin. Je suis d’accord avec vous. Mais...
Faire la révolution? En coupant des têtes ? Pour les remplacer par d’autres têtes? Non. Il y a un arrière-goût d’histoire qui se répète. C’est un peu une boucle karmique vicieuse qui ne s’arrêtera jamais!
Alors comment faire la révolution ? On a un mode d’emploi ? Que nous disent tous les sages du monde ?
Avant l’action, être.
Pleinement. Car notre liberté et notre puissance naissent de cet espace entre le stimulus et l’action, comme disait Viktor Frankl,
psychiatre survivant de l’holocauste. Pas dans la réaction face à un système.
Alors, « être révolution » ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Existe-t-il un lieu physique ou virtuel où nous, soignant.e.s, pouvons déposer notre « Être » ?
Notre vérité ? Nos émotions ? Nos envies de contribuer pour le monde ? Au service des humains, de la vie ?
Est-ce qu’on a prévu des lieux comme cela dans les Smart City du futur ?
Pas sûr, vu qu’on prévoit de nous remplacer par l’intelligence artificielle.
La crise du COVID 19 est un catalyseur de ce constat morbide du monde du soin. Dans cette ambiance de film catastrophe,
où pouvons-nous déposer : colère, frustration, feu, incompréhension, impuissance, vulnérabilité, tristesse, dégoût, peur, déni ?
Mais aussi nos idées, nos solutions parfois simples et qui ne demandent pas de sortir l’artillerie lourde et la pompe à fric pour continuer à oeuvrer ?
Est-ce que la seule issue possible des soignants est le burn-out ?
Est-ce que ça se passe uniquement dans les violences obstétricales ? Dans les EPHAD ? Ou ailleurs ?
Accompagnant des soignantes en quête de sens, en burn-out ou en reconversion, combien de fois ai-je entendu ces phrases qui me font mal au coeur parce que ce ne sont pas les soignants qui sont malades, mais bien le système ?
« Que dois-je faire ? Sauter du bateau qui coule ?
Pour aller où ?
Je sais que je suis faite pour soigner, mais pas comme cela. »
« J’ai peur d’être prise pour une folle, une hystérique, d’être brûlée vive. »
Alors voilà, après la lecture de l'article de Martin Winckler, la médecin passionnée par le vivant, l'écriture et la co-création
que je suis s'est dit: "Demande à des soignant.e.s autour de toi qui voudraient bien témoigner de leurs rêves,
de leurs idées constructives".
Parce que je suis convaincue que seul.e.s on va vite, ensemble, on va loin.
Ce blog est là pour accueillir votre partage, vos idées
C'est un espace bienveillant.
Un espace qui va prendre vie grâce à tous nos partages constructifs
Et qui sait, il va nous donner l'inspiration d'un livre ?
D'un espace de rencontres virtuelles ? De cercles de partages ?
De projets en cocréation ?
De rencontres en chair et en os ?
Nathalie DOCLALUNA
“Seul.e on va vite
Ensemble, on va loin .”
Proverbe universel